Vente immobilière : Est-il possible de se rétracter avant le compromis ?

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Avant d’officialiser une vente immobilière par la signature d’un acte de vente, l’acheteur et le vendeur doivent fixer leur accord à l’aide d’un compromis de vente. Dans certaines conditions, le vendeur peut se rétracter avant la signature de ce fameux compromis. Dans quelles circonstances ? Quels sont les risques d’une rétractation dans le cadre d’une vente immobilière ? C’est ce que nous allons voir. Mais, avant toute chose, revenons sur la définition d’un compromis de vente.

Qu’est-ce qu’un compromis de vente ?

Le compromis de vente, aussi appelé « avant-contrat » est une promesse bilatérale. Via ce document, le vendeur s’engage à vendre son bien à l’acheteur, qui s’engage de son côté à acheter le bien proposé au prix fixé. Le compromis de vente détermine la valeur d’achat du logement, la date butoir de la signature de l’acte de vente, ainsi que les conditions générales, particulières et suspensives qui régissent cette transaction immobilière.

Le compromis de vente peut être signé entre particuliers, mais il est recommandé de signer le compromis de vente devant le notaire. En effet, ce professionnel peut vous accompagner dans la rédaction de ce document et vous propose ses conseils.

Attention : si le délai fixé entre le compromis de vente et l’acte de vente est de 18 mois ou plus, la signature du compromis de vente doit obligatoirement avoir lieu devant un notaire pour être valable.

Ne pas confondre compromis de vente et promesse unilatérale de vente

Comme nous l’avons dit précédemment, le compromis de vente est un contrat qui engage à la fois le vendeur et l’acheteur. En revanche, la promesse unilatérale de vente ne concerne que le vendeur. Celui-ci s’engage à vendre son bien immobilier à un prix fixé dans le document. L’acheteur est alors libre de refuser ou d’accepter cette offre.

Le compromis de vente n’est pas une offre d’achat ou de vente

L’offre d’achat est le document par lequel l’acheteur potentiel s’engage à acheter le logement mis en vente au prix qu’il propose. L’acheteur peut faire une offre au montant attendu par le vendeur, ou proposer une baisse de prix. Le vendeur n’est tenu par aucune obligation et peut refuser l’offre d’achat, pour une promesse de vente plus intéressante. L’offre d’achat est une promesse unilatérale, tout comme l’offre de vente.

Avant le compromis de vente, le vendeur peut se rétracter sous certaines conditions

Comme nous l’avons vu, c’est le compromis de vente qui fixe le prix de la transaction immobilière, ainsi que les conditions de cette dernière. Ce document engage simultanément le vendeur et l’acquéreur. Néanmoins, le compromis de vente peut être précédé d’une offre faite par le vendeur : une promesse unilatérale de vente. Dans ce cas, l’acheteur profite d’un délai avant d’accepter l’offre et signer le compromis de vente, ou refuser l’offre. S’il ne s’est pas manifesté après le délai de rétractation, dans ce cas, le vendeur peut revenir sur son offre et se rétracter. En revanche, si l’offre a été acceptée entre temps par l’acheteur, le vendeur ne peut plus revenir sur sa décision. Nous verrons un peu plus tard quelles sont les conséquences possibles pour un vendeur refusant de se soumettre à son obligation de vente.

Si le vendeur peut se rétracter après l’expiration du délai de rétractation de l’acheteur, il peut aussi faire jouer son droit à se rétracter si la vente n’est pas parfaite. C’est le cas, par exemple, lorsque l’acheteur fait une contre-proposition au vendeur : une baisse de prix, ou une transaction immobilière sous certaines conditions (l’obtention d’un prêt, par exemple). Dans cette situation, seul l’acheteur s’engage. De ce fait, le vendeur a la possibilité de se rétracter avant la signature du compromis de vente.

En d’autres termes, le vendeur peut faire valoir son droit de rétractation à tout moment, sauf si l’offre de vente ou d’achat a été acceptée par les deux parties. Mais alors, que se passe-t-il si le vendeur s’obstine à refuser la transaction immobilière ? Quelles sont les sanctions qu’il encourt ? C’est ce que nous allons voir.

Le vendeur se rétracte après la signature de l’offre : quelles conséquences ?

Le vendeur peut résister et refuser de céder son bien, alors que le compromis de vente a été accepté et que les deux parties se sont mis d’accord sur le prix d’achat et les conditions de la vente (ce que l’on appelle une vente parfaite).

Le refus du vendeur de céder son bien dans le cadre d’une vente parfaite peut pousser l’acheteur à emprunter la voie judiciaire. Dans ce cas, il doit faire appel à un avocat qui forcera l’exécution de la vente. Si cela n’est pas possible (si le vendeur s’obstine à refuser la transaction immobilière), dans ce cas, l’acheteur est en droit d’exiger des réparations, plus spécifiquement des dommages et intérêts qui seront versés par le vendeur.

L’acheteur peut-il se rétracter ? À quel moment ?

Après la signature du compromis de vente, l’acheteur possède un délai de rétractation de 10 jours. Pendant cette période, il peut décider légalement de revenir sur sa décision et de ne pas acheter le bien immobilier concerné. L’acheteur peut aussi se rétracter, même lorsqu’il est à l’origine d’une offre d’achat écrite. Ce document doit toutefois contenir une clause de rétractation, indiquant que l’acheteur est en droit de revenir sur sa décision.

Si l’acheteur décide finalement de se rétracter après la signature du compromis de vente, il doit alors envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception pour l’informer de sa décision. L’acheteur n’est pas obligé d’avancer le motif de sa rétractation. En outre, il n’est pas tenu de verser des dommages et intérêts au vendeur.

En revanche, si l’acheteur ne se manifeste pas dans le délai de 10 jours suivants la signature du compromis de vente, il s’engage à acheter le bien immobilier concerné. S’il refuse, il peut être contraint à signer l’acte de vente par le vendeur, après saisie du tribunal. Le notaire doit alors intervenir et convoquer les deux parties, afin de dresser un procès-verbal mentionnant la défaillance de l’acheteur. Ce procès-verbal sera alors fourni au tribunal qui pourra forcer la transaction immobilière, ou obtenir pour le vendeur des dommages et intérêts.

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Régine Villedieu Immobilier